Longévité de 50 ans mais espérance de vie moins de 15 ans! 

Un grand écart qui fait mal ! Le constat est amer. Le décalage entre la longévité programmée et l’esperance de vie est accablant. Il semblerait qu’en fréquentant l’homme, le cheval a du mal à s’assurer un bon avenir.

L’âne s’en sort visiblement mieux en vivant le plus souvent en extérieur. Sans doute la considération sociale sauve l’âne mais tue le cheval. L’âne est considéré comme « vulgaire » alors que le cheval assure une place sociale à son propriétaire. Le cheval est soi-disant « choyé » dans son écurie alors que l’âne vit dehors.

Poussons encore plus loin les comparatifs : le poney, qui n’est autre qu’un robuste petit cheval que l’homme a modelé pour travailler dans les mines, bénéficie lui aussi d’une espérance de vie supérieure à celle du cheval. Les centres équestres constatent une vie plus longue chez le poney, qui est plus rarement dans un box et très souvent sans fers. Où que l’on se tourne, nous constatons que les équidés qui échappent à l’intervention humaine s’en sortent mieux en ayant une espérance de vie plus longue ! Le cheval libre en espace ouvert s’en sort beaucoup mieux que le cheval « soigneusement » entretenu dans son box, ferré et soumis au mors. Si l’importance de l’écart entre l’espérance de vie – moins de 15 ans – et la longévité – 50 ans – est désespérant, il est tout aussi stupéfiant d’apprendre dans un article du docteur vétérinaire Guy SOUFFLEUX que « les autopsies réalisées en 1989 à l’Institut de Pathologie du Cheval de Dozulé (14), sur des chevaux adultes, surtout de compétition, nous révélaient que 58 % étaient morts de pathologies digestives et12 % de pathologies non infectieuses de l’appareil locomoteur »… 

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Alerté par cette incroyable constat, nous avons cherché à comprendre comment nous en étions arrivés là. Le cheval moderne aurait-il un défaut récurrent. Serait-il à ce point mal « conçu » par la nature. La sélection naturelle n’aurait-elle pas fait son travail au point de laisser survivre des individus fragiles ?… Bizarre, bizarre. En 2001, la thèse des docteurs vétérinaires LEBLOND A., LEBLOND L., SABATIER P. , SASCO A.J., observait qu’il y avait, pour un cheval, 11 fois plus de chance de mourir de coliques que de vieillesse…Troublant mais explicable.

Devant un tel constat comment ne pas préconiser un remède simple et efficace : libérer les chevaux enfermés ! Habitants un pays d’élevage de chevaux destinés à la boucherie, nous nous approchons des vétérinaires locaux qui confirment que cette population n’est pas touchée par les coliques ou autres troubles digestifs et ne révèlent pas de pathologie liés à l’appareil locomoteur. Les chevaux libres que nous côtoyons depuis plusieurs décennies ne sont pas plus pas touchés par ce type de désordre. Lors d’un voyage sur l’île de Barbuda, où circulent librement les juments, pas de signalement significatif… D’où vient donc cette « maladie » qui tue les chevaux les plus surveillés de France ? En effet nous constatons que les chevaux les plus « choyés » sont mystérieusement frappés par ces coliques, véritable hantise des propriétaires.