Ferrage, parage et maréchal-ferrant

Le maréchal-ferrant devrait parer différemment le pied du cheval, s’il s’apprête à y poser un fer ou s’il le laisse pieds nus. Quelques différences sont visibles.

Le Parage est : l’opération qui vise à redonner au sabot une forme et une longueur normale.

On arrondit les bords de la paroi du sabot pour éviter que la muraille se casse ou s’effrite. On laisse davantage de corne en sole pour que la marche, même sur cailloux, ne soit pas douloureuse pour le cheval.

La règle générale est de permettre au pied de s’user sans casser. Tous les chevaux ne peuvent pas être pieds nus. Cela varie suivant la qualité de corne de chaque individu, le sol sur lequel il évolue, son utilisation au travail ou en concours et des besoins orthopédiques. Le pied du cheval doit être paré toutes les 3 à 8 semaines, sous peine d’entrainer des problèmes au niveau des tendons et articulations.

Le Ferrage est : la pose d’un fer au sabot du cheval, préalablement paré à recevoir la ferrure.

Quand la ferrure est-elle nécessaire ?

Quand la repousse naturelle ne se fait pas suffisamment rapidement pour remplacer la corne usée. Ex. : le cheval parcourt plus de 15 km par jour.

Le sol sur lequel le cheval travaille requiert la protection que procure la ferrure. Ex. : sol rocheux, gros cailloux

Pour les besoins d’une compétition. Ex. : Course sur la glace (fer à crampons)

Fer orthopédique : Corriger un problème de malformation ou apparu suite à une maladie ou un accident. Ex. : maladie naviculaire

Le maréchal-ferrant est : un artisan dont le métier consiste à ferrer les pieds des chevaux et autres équidés et à s’occuper de leur parage.

Métier vieux de plus de 3000 ans, le terme de maréchal provient de l’ancien français Marhskalk qui désignait un domestique qui soignait les chevaux. Le mot maréchal a ensuite pris deux sens différents : celui désignant l’artisan chargé de ferrer les chevaux et l’autre qui désigne l’officier préposé aux soins des chevaux. Le mot maréchal-ferrant a été ensuite créé pour distinguer ces deux métiers.

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Questions sur le parage, le ferrage et le maréchal-ferrant.

À qui profite le plus la ferrure ? Au maréchal-ferrant ! Beaucoup de chevaux sont ferrés inutilement et à leur détriment à la demande de leur propriétaire.

Peut-on passer du ferrage au parage sans fer ? Tous les chevaux ne le peuvent pas. La transition ne se fait pas facilement. D’abord, certains maréchaux-ferrants, pour des raisons économiques, peuvent ne pas apprécier et ne pas collaborer. Si vous obtenez sa collaboration, le maréchal ferrant consciencieux s’assurera de laisser plus de corne sous le pied pour que la marche, même sur cailloux, ne soit pas douloureuse pour le cheval et arrondira les bords de la paroi pour limiter la casse possible de la muraille et permettre une usure normale. Très importants, la corne étant plus friable sur un cheval ayant été précédemment ferré, le maréchal-ferrant laissera le pied long pour qu’il soit moins sensible à la douleur et qu’il conserve suffisamment de corne suite à l’effritement pour ne pas entrainer une boiterie. Ceci l’obligera pour quelques mois à parer plus fréquemment afin d’éviter que le pied ne devienne démesurément long. Par la suite les parages seront moins fréquents et laisseront le pied plus court.

Qu’en est-il du parage naturel ? Le parage naturel est souvent exécuté par le propriétaire du cheval. Le parage naturel consiste à parer le pied du cheval comme il le serait s’il avait été laissé à lui même dans son milieu naturel sans intervention de l’homme. Et bien, si votre cheval est laissé à lui même dans son milieu naturel, ça va. Dans tous les autres cas, il faut le parer comme un cheval de travail. Dès que l’on place le poids d’un humain sur le dos d’un cheval, on modifie entre autres sa démarche et ses allures. Et c’est là que la science du maréchal ferrant entre en jeux, pour adapter le parage à l’utilisation que vous faites de votre monture. Différents paramètres comme l’angle, balance, longueur du pied, forme du sabot ou de la sole pourront être ajustés.

Un peu d’histoire :

En Asie centrale, berceau de la domestication du cheval, au Moyen-Orient, en Égypte ou dans le monde gréco-romain, la ferrure à clous n’est pas attestée avant l’ère chrétienne. Les Mongols, les Huns, les Berbères, de grands guerriers comme Alexandre le Grand, Hannibal et Xénophon ont parcouru des distances énormes avec une cavalerie non ferrée.

Au temps de Catulle, poète latin né à Vérone aux environs de l’an 87 avant le début de notre ère, le fer n’était pas inconnu. Au début on le fixait avec des lanières et, plus tard, cette semelle de fer, connue des Romains, appelés des solea ou hipposandales, est alors glissée sous le sabot, à l’arrière et sur les bords, des oeillets permettent un laçage au moyen d’une lanière de cuir. On ne l’emploie, du reste, que très occasionnellement, soit pour protéger une blessure au pied, soit pour mieux assurer la marche en terrain difficile. Ce n’est qu’à partir du moyen âge que l’on retrouve des mentions et des représentations de fers.

Découverte! Le cheval ne nait pas avec des fers et peut vivre sans.

Ferrage à froid préférable au ferrage à chaud :

Pourquoi ferré à chaud ? La chaleur fait fondre la corne et le fer s’ajuste parfaitement dans l’empreinte ainsi créée. Ajuster un fer aussi précisément en se servant de la râpe demande plus d’efforts. La corne n’est pas innervée ni vascularisée, ce qui permet une application indolore de la ferrure, même à chaud. Mais c’est oublier que le pododerme fortement vascularisé va souffrir de la rétractation du fait de l’irradiation de la chaleur. Il est donc préférable d’opter pour un ferrage à froid, tout aussi solide.

Maladie naviculaire :

Les nerfs digités donnent la sensibilité du pied. Les rameaux palmaires propres innervent la partie postérieure du pied et l’articulation de l’os naviculaire. La section chirurgicale de ces nerfs ou névrectomie peut permettre de supprimer la boiterie en cas de maladie naviculaire au risque de majorer l’atteinte en augmentant l’appui sur le membre malade. Cette pratique est interdite en compétition. On soulage parfois le cheval naviculaire à l’aide d’une ferrure orthopédique ovale (egg bar shoes).

Observation : Il est risqué de monter un cheval dont les nerfs du pied ont été sectionnés par névrectomie.

Besoin de ferrage ?

La repousse naturelle de la sole peut permettre à un cheval de parcourir 15 km par jour sur un sol mixte sans qu’il y ait besoin de recourir au ferrage pour palier à l’usure de la corne.

Quelles peuvent être les conséquences négatives du ferrage ?

– Peut provoquer un resserrement et une déformation progressive du pied (encastellement). Une modification des allures. Des problèmes musculaires et articulaires. Des ossifications. De la douleur.

– La paroi étant abimée par les clous et le travail de la rape, elle peut se dessécher et perdre de son élasticité.

– La circulation sanguine se fait moins bien dans le pied parce que l’action de la fourchette est réduite. La fourchette agit plus ou moins comme une pompe pour le sang au niveau du pied du cheval.

– Le fer peut changer la façon dont le poids est porté et modifier la bascule du pied, entrainant ainsi des problèmes musculaires et tendineux.

– Le poids du fer accroit la force centrifuge pendant le mouvement, ce qui surcharge les ligaments. Il représente par son poids, un risque de blessures supplémentaires lorsque le cheval s’atteint. Il représente également un risque de blessure plus élevé pour les personnes et les animaux que le cheval peut atteindre avec ses sabots.

– La traction est modifiée et la sensibilité du pied est réduite. Les déplacements sur des surfaces comme le béton, l’asphalte, la glace peuvent être très dangereux pour cheval et cavalier.

– Chez les jeunes chevaux, le fer gêne la croissance de la troisième phalange.

Fausses croyances :

La corne se lubrifie… La corne est pratiquement imperméable. Il est faux de croire qu’un corps gras puisse y pénétrer rapidement. Il est préférable d’en enduire la couronne, la sole et la fourchette. Par contre, le fait d’appliquer un corps gras sur la paroi du sabot peut diminuer la perte d’humidité contenue naturellement dans la corne et contribuer à la santé de la paroi. Certaines substances appliquées sur la couronne du sabot peuvent activer la formation de la corne. C’est au niveau de la couronne que se fabrique la corne qui forme le sabot. Éviter les substances à base de pétrole.

Le pire ennemi de la corne du sabot ? La râpe !

En effet, le râpage de la paroi du sabot l’amincit considérablement et cela affaiblit d’autant la structure du sabot. De plus, le râpage fait disparaitre la protection naturelle de la corne, qui en tel cas se dessèche, casse et s’effrite. Un enduit d’apparence cireuse recouvre naturellement la paroi du sabot et la protège contre le dessèchement. Plus votre maréchal-ferrant utilise sa râpe sur la paroi du sabot de votre cheval, plus il hypothèque la santé de ses pieds. Il est parfois nécessaire cependant de râper la paroi pour corriger un pied fourbé ou une malformation. C’est toutefois une rare exception. Demander au maréchal-ferrant de laisser les pieds de votre cheval le plus naturel possible. Il prend parfois l’habitude de râper à outrance, pour répondre au désir des clients qui exigent un sabot à l’apparence lisse donc parfaitement râpé.

La paroi d’un sabot en santé est épaisse et souple. La râpe est son ennemi.

Pas de pieds, pas de cheval.